Filière maraîchère au Burkina Faso : Vers une redynamisation du système semencier

Contribuer à la promotion du système semencier maraîcher au Burkina Faso c’est le but du projet «Redynamisation du système semencier maraicher au Burkina Faso». Il a été lancé le mercredi 30 avril 2022. C’était sous la présidence du Directeur Régional de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest, Mr Vincent Dao.

L’objectif visé par l’organisation de cette cérémonie de lancement était de lancer officiellement le projet FONRID-Semences maraîchères, de le présenter succinctement aux participants et échanger avec eux sur l’exécution de ses activités déclinées, selon le coordonnateur, le Dr Boukaré Kaboré.

Il a regroupé une trentaine de personnes composées de producteurs, d’agents d’agriculture et de chercheurs.

Photo de groupe des participants à l’atelier de lancement

Place de la filière horticole au Burkina Faso

La filière fruits et légumes occupe une place de choix parmi les filières porteuses retenues par les autorités burkinabés et qui figurent dans le document de stratégie de développement rural à l’horizon 2015. En effet, le secteur des fruits et légumes est apparu déjà depuis les années 1990 dans les analyses comme une source de croissance agricole importante et de réduction de la pauvreté.
De nos jours, avec son niveau actuel de technologie utilisée et de superficie cultivée (30 000 hectares) cette filière engendre près de 400 000 emplois, dont 100 000 occupés par les femmes sur une population active totale d’environ six millions d’individus. On note que sur les six millions d’actifs, 5,3 millions sont occupés dans l’agriculture.

Dans les années 1970, la filière horticole s’est très vite avérée être un important atout pour le développement des exportations et le gain de devises. Cela explique les nombreuses initiatives et actions gouvernementales en sa faveur : incitation à la création des coopératives maraîchères, facilitation de l’acquisition des infrastructures, etc.

Aujourd’hui et plus qu’avant, la filière s’affirme en plus, comme un important secteur de création d’emplois et de lutte contre la pauvreté. C’est le seul secteur de production qui crée de nombreux emplois en milieu rural pendant la saison sèche et génère des revenus substantiels pour les jeunes et les femmes qui assurent la commercialisation de l’essentiel de la production.

Une contrainte majeure à son épanouissement !

La filière serait assurément un pôle de développement susceptible de participer efficacement à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso si toute fois, elle n’était pas confrontée à de nombreuses contraintes dont la plus importante est la quasi inexistante de semences maraîchères. La production de semences de cultures vivrières telles que le maïs, le riz, le sorgho et le niébé lui vole la vedette tant elle bénéficie d’un système national performant impliquant le secteur public et privé.

En effet, le peu de semences maraîchères produites localement n’est pas trop souvent de bonnes qualités. Elles sont souvent produites de manière informelle sans l’implication, ni du système national de recherche, ni du Service National des Semences. C’est cet état de fait que le Dr Rouamba Albert a voulu démontré quand il soutient que la semence maraichère est en danger. « Il faut faire quelque chose », a-t-il lancé dans son cri de cœur. Une situation qui amène les producteurs à se rabattre sur les semences maraîchères importées de l’Asie et de l’Europe. Le constat est que non seulement ces semences ne répondent pas souvent aux exigences de nos producteurs mais aussi et surtout, leur achat constitue une source importante de sortie de devises.

Parallèlement, la démographie et l’urbanisation accroit la demande en fruits et légumes. Il faut trouver une solution afin d’assurer leur fourniture à la population.

Redynamiser le système semencier pour donner à la filière son lustre d’antan !

C’est dans l’optique de développer un système national efficace pour produire localement les semences maraîchères afin de réduire notre dépendance vis-à-vis des semences maraîchères importées que l’idée de ce projet est née.

En effet, l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) dispose de plusieurs variétés d’oignon et de tomate performantes qui sont adaptées aux conditions locales de production et mises au point en collaboration avec World Vegetable Center (WorldVeg). Même si des tests d’évaluations multilocaux ont été déjà été menés, ces variétés sont encore moins connues par les maraîchers.

C’est pourquoi, le projet intitulé « Redynamisation du système semencier maraicher au Burkina Faso », coordonné par l’INERA en partenariat avec l’entreprise semencière Saala Monde Rural (SMR) et l’Union Nationale des Producteurs d’Oignon du Burkina Faso (UNAPOB) a été voulu. Financé par le Fonds National de la Recherche et de l’Innovation (FONRID) suite à son 8ème appel à projet, le projet FONRID-Semences maraîchères a un budget global de 29.595.000 FCFA et s’étalera sur trois ans.

Il permettra, à l’issue de cette période, de rendre dynamique et durable la production locale des variétés de semences maraîchères au Burkina Faso.