La question de la vulgarisation au cœur des échanges entre les acteurs de l’élevage 

Les acteurs du Conseil Scientifique et Technique de Vulgarisation des Technologies et Innovations en productions animales et halieutiques (CSTV) sont réunis pour un atelier. L’ouverture de cette session de travail est intervenue ce lundi 26 septembre 2022, dans la salle de conférence de l’Hôtel Silmandé de Ouagadougou. Elle est placée sous la présidence du Ministre en Charge de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques, le Dr Delwendé Innocent Kiba.

Prendre en compte les préoccupations des producteurs dans les activités de la recherche à travers un cadre de concertation entre chercheurs et structures de vulgarisation, c’est ce pourquoi, chercheurs, écoles, instituts et universités de formation professionnelle, structures de vulgarisation, partenaires LSIL et projet Equip se sont réunis dans la capitale Burkinabè.

Ministre en Charge de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques, le Dr Delwendé Innocent Kiba a présidé la cérémonie

« Cet atelier nous permettra de nous pencher sur les recommandations qui avaient été fait en 2021 et aussi réfléchir sur comment améliorer d’avantage le sous-secteur de l’élevage », a laissé comprendre le président de la cérémonie, le Dr Delwendé Innocent Kiba.

Ainsi donc, pendant trois (03) jours, les acteurs mettrons à nue quelques points d’attributions du Conseil Scientifique et Technique de Vulgarisation des Technologies et Innovations en productions animales et halieutiques (CSTV). De plus, l’occasion permettra de définir de meilleures stratégies de diffusion à grande échelle des résultats de recherche du projet EQUIP du laboratoire LSIL. Enfin, pour mieux peaufiner les activités déjà en cours, les participants devront réfléchir sur une éventuelle révision de l’arrêté conjoint du CSTV. Cela permettra de prendre en compte les changements opérés dans le cadre de la fusion des deux ministères en charge de l’agriculture et des ressources animales et halieutiques.

L’élevage pour lutter contre la pauvreté !

Pour mémoire, la pauvreté, le chômage, l’insécurité alimentaire et les problèmes entravant l’amélioration des productions végétales sont de plus en plus récurrents dans notre pays.  Pour faire face à ces contraintes, beaucoup d’initiatives sont menées.

Le sous-secteur de l’élevage est une des initiatives pouvant endiguer le phénomène car il contribue de façon inestimable à l’amélioration des conditions de vie des populations. En effet, l’élevage constitue un secteur clé de l’économie burkinabé. Il concerne plus de 80% de la population qui pratiquent principalement l’élevage de bovins, caprins, ovins et de volaille. Selon certaines données, la contribution de l’élevage à l’économie et au développement du Burkina Faso est estimée à 18% du PIB et à 26% des exportations en valeur.

Malheureusement, force est de reconnaitre que ce secteur se trouve confronté à des difficultés qui limitent son plein essor. Même si les technologies prometteuses mises au point par la recherche sont nombreuses, force est de reconnaître qu’elles ne sont malheureusement pas souvent accessibles aux utilisateurs finaux. Cela s’explique souvent par la méconnaissance de la disponibilité de ces trouvailles, dû à la faiblesse des liens institutionnels fonctionnels entre les structures en charge de la recherche, les services de vulgarisation agricole et les producteurs.

C’est conscient de cet état des faits, que le Ministère en charge de la Recherche et de l’Innovation et celui en charge de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques ont conjointement créé par arrêté n°2019-57/MRAH/MESRI, le Conseil Scientifique et Technique de Vulgarisation des Technologies et Innovations en productions animales et halieutiques (CSTV).

Ce conseil s’est donné pour cheval de bataille, de renforcer de manière durable les mécanismes de liaison Recherche-Développement et définir les meilleures stratégies de diffusion à grande échelle des technologies et innovations éprouvées issues de la recherche au profit des acteurs (producteurs, commerçants et transformateurs, etc.).

Les acteurs en rang serré pour la cause du secteur de l’élevage !

Sous la houlette de l’Université de Floride, des actions sont menées pour fédérer l’ensemble des acteurs intervenants dans la chaine de valeur du secteur de l’élevage.  Selon Mr Fousseni ouattara, consultant national pour l’université de Floride, « La tenue de cet atelier est une contribution de l’Université de Floride (UF), à travers le laboratoire Feed the Future d’innovation de système d’élevage ». En effet, elle essaie de connecter les technologies générées par les chercheurs avec les utilisateurs par l’intermédiaire des services de vulgarisation. « En amont, les vulgarisateurs analysent le contexte afin de répertorier les problèmes des acteurs. Après cela, les chercheurs analysent ces problèmes de manière scientifique avant de proposer des solutions », a soutenu Mr Fousseni Ouattara.

Mr Fousseni ouattara, consultant national pour l’université de Floride, a représenté le directeur du laboratoire Feed The Future

L’objectif final de ce processus est de faire de telle sorte que les technologies ayant déjà fait leurs preuves et montré leur efficacité en station puissent être appliquées à l’échelle de la ferme, afin d’améliorer les revenus des producteurs et partant de là, aboutir à une sécurité alimentaire.

C’est pourquoi, trois jours durant, à travers des communications, les participants feront le point de la mise en œuvre des recommandations de la dernière rencontre de concertation tenue en juillet 2021 à Ziniaré, réfléchiront sur une éventuelle révision de l’arrêté du CSTV pour prendre en compte les modifications effectuées dans le cadre la fusion des 2 ministères ; présenterons le bilan des activités, les technologies et innovations développées dans le cadre du projet EQUIP et LSIL du laboratoire Feed the Future innovation lab for livestock systems ; définiront des stratégies de diffusion à grande échelle des résultats de la recherche notamment du projet EQUIP et LSIL dans le sous-secteur de l’élevage au Burkina Faso ; planifieront la formation des formateurs sur l’utilisation des technologies et innovations développées par le projet EQUIP.

Parallèlement, l’occasion sera saisie par les participants qui se déporteront à Manga, pour visiter des champs écoles fourragers de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) dans les zones pastorales de Sondré Est et Niassa dans le Centre Sud.

La mise en œuvre de l’ensemble de ces activités a été possible grâce l’engagement des partenaires comme l’USAID, le PRAPS-B, le PADL-B, le PDPS, les provendiers, les semenciers, la SNV, l’UF, le FSI, l’UFL, l’ILRI, etc.

Flavienne Valérie