Système semencier : pour une meilleure productivité, l’offre et la demande doivent être en adéquation 

Les acteurs du système semencier sont en concertation depuis le 22 mai dernier à Ouagadougou. Cette rencontre dont l’ouverture a été présidé par le Dr Hamidou Traoré, Directeur de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), connait la présence effective des partenaires du Sénégal et du Kenya ainsi que le Directeur du Centre de Recherches Environnementales, Agricoles et de Formation (CREAF) de Kamboinsè.

Avec pour objectif de rassembler les contributions multiples des parties prenantes le long de diverses chaînes de valeur de produits de base pour la création d’une stratégie de systèmes semenciers où l’offre répond aux signaux de la demande de céréales et des légumineuses, la rencontre regroupe une soixantaine de personnes. C’est dire que l’importance de l’ordre du jour n’est plus à démontrer. C’est pourquoi, le Dr Elisabeth Zida, Point Focal du Projet ABEE et coordonnatrice de AVISA a, dans son intervention, souhaité que les échanges soient fructueux durant ces trois jours d’atelier.

Les participants sont notamment, les acteurs des chaines de valeurs des céréales et légumineuses du Burkina Faso que sont les producteurs de sorgho, de mil, de niébé, d’arachide et de fonio, les producteurs semenciers, les sociétés semencières, les organisations paysannes, les unités de transformation, les distributeurs d’intrants, les chercheurs ainsi que les membres du CIMMYT et du CIRAD/IAVAO.

Pour une meilleure appropriation des expériences en vue de l’amélioration du potentiel existant, les travaux vont se déroulés en sessions plénières et en travaux de groupes.

Ainsi, à l’issue des trois jours d’atelier, la soixantaine de participants devra sortir avec une compréhension commune des caractéristiques des céréales et légumineuses exigées par les différentes parties prenantes, en vue de guider la planification de la production des différentes classes de semences. De plus, cette rencontre permettra une meilleure évaluation du niveau de préparation des acteurs des systèmes d’approvisionnement en semences pour l’identification et la réponse à la demande de différentes catégories d’agriculteurs de céréales et de légumineuses et de celle des agriculteurs les plus reculés et mal desservis. En outre, les participants seront en mesure de développer une vision commune des systèmes semenciers où la demande actuelle de céréales et légumineuses, l’information sur le marché, la prévision de la demande et les profils des clients déterminent l’approvisionnement en semences. Au vu du fossé qui existe entre la diffusion de nouvelles variétés et leur adoption, production, et utilisation par divers catégories d’utilisateurs finaux, l’occasion est propice pour développer une stratégie afin de réduire les délais. Et pour finir, la rencontre permettra d’établir l’engagement des acteurs et les conditions requises pour que les différentes parties prenantes investissent dans la commercialisation (production et utilisation) de variétés améliorées des cultures cibles.

De l’intérêt de l’organisation de cet atelier…

La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active.

Même si la communauté internationale a inscrit cette notion parmi les droits fondamentaux de l’homme, force est de reconnaitre que l’insécurité alimentaire continue à être un véritable fléau pour bons nombres de populations. L’agriculture constitue la base de l’économie Burkinabè en ce sens qu’elle est la principale source d’emplois et de revenu pour environ 80% de la population et le secteur semencier en est le levier important, selon les propos du président de la cérémonie, le Dr Hamidou Traoré. Ce n’est plus un secret, la semence a une part importante dans l’amélioration de la productivité agricole. « La semence constitue à elle seule 40% du rendement », a-t-il soutenu. C’est pourquoi le gouvernement Burkinabè met un accent particulier sur ce volet. Malheureusement, son taux d’adoption est inférieur à 30 %. « Malgré les efforts du gouvernement dans le secteur semencier, il reste confronté à certains défis de taille dont celui lié aux changements climatiques qui, selon les experts, vont compromettre fortement la production agricole dans la région sahélienne d’ici 2050 », toujours aux dires du Dr Directeur de l’INERA.

Le développement et la diffusion des variétés sont une étape dans la voie d’impact des céréales et des légumineuses des zones arides. Malheureusement, de nombreux pays en zone arides sont confrontés à des problèmes d’adoption de nouvelles variétés, de plus en plus améliorées.  Qu’est-ce qui explique cet état des faits ? Et comment pallier à cette situation ? C’est en cela que la présente réunion nationale de concertation des acteurs du système semencier ainsi que des autres maillons des chaines de valeurs est organisée avec l’appui du CIMMYT et la contribution du projet ABEE trouve son sens. Elle permettra alors d’apporter des réponses à certaines interrogations et voir dans quelle mesure améliorer la capacité du système semencier à fournir des variétés productives qui répondent aux besoins des agriculteurs et à assurer la durabilité du système de production de semences.

Un consortium de partenaires pour plus d’efficacités…

En rappel, l’organisation de cet atelier a été possible grâce à l’appui de International Maize and Wheat Improvement Center (CIMMYT) et la contribution du projet Renforcement des réseaux et des capacités institutionnelles en Amélioration des plantes pour le développement de cultures résilientes répondant aux besoins des paysans d’Afrique de l’Ouest (ABEE). Ils sont appuyés par des acteurs chevronnés dans le domaine de la recherche pour le développement du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), l’Integrated Breeding Platform (AR/IBP) et le Centre d’étude régional pour l’amélioration de l’adaptation à la sécheresse (CERAAS), le Groupe consultatif international pour la recherche agricole (CGIAR) et le projet de recherche (AVISA).

Flavie