Résilience des exploitations dans le Sahel : le FAIR pour promouvoir une intensification agroécologique de l’agriculture

Le mardi 15 juin 2021, a été lancé officiellement le projet  » Promuvoir une intensification agroécologique de l’agriculture pour favoriser la résilience des exploitations dans le Sahel », FAIR, à Splendid Hôtel de Ouagadougou. 

Sous la présidence du Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, MESRSI, représenté par la Ministre Délégué, Dr Maminata Traoré née Coulibaly, cet atelier avait pour objectif (i) d’informer et mobiliser les décideurs politiques nationaux et régionaux des pays d’intervention du projet afin de susciter leur accompagnement dans sa mise en œuvre et (i) de communiquer sur son organisation et sa stratégie d’intervention.

 

Un taux d’insécurité alimentaire élevé dans le sahel

Au Sahel, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle concerne une grande partie de la population. En effet selon Oxfam en 2018, près de 10 millions de personnes, dont 1,6 millions d’enfants, souffraient de malnutrition aiguë. L’extrême pauvreté y touche entre 40 et 50% de la population.

Au nombre des raisons de cette insécurité alimentaire et nutritionnelle on peut citer entre autres, le faible niveau d’accès et d’accessibilité des produits agricoles dû aux mauvaises performances des systèmes de production. En outre, les systèmes agricoles de la zone sahélienne sont caractérisés par un faible niveau de diversification des moyens d’existence. Les chaînes de valeurs agricoles sont peu favorables aux acteurs du maillon production. Ces derniers sont vulnérables face à l’extrême variabilité du climat, aux risques de natures climatiques, économiques, sanitaires et même sécuritaires.

Un état des faits qui entraine une récurrence de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans nos pays du Sahel pour une grande partie de la population.

Il faut reconnaitre une faible productivité agricole, dû à des systèmes de production non adaptés ainsi que des chaînes de valeurs agricoles peu favorables aux acteurs. Il y a aussi la vulnérabilité de ces acteurs face à l’extrême variabilité du climat, aux risques de diverses natures, qu’il ne faut pas perdre de vue.

En somme, nous sommes dans une région à fort enjeux pour la sécurité alimentaire, économique et social des populations. Il est donc urgent de prendre les taureaux par les cornes afin de contrecarrer l’installation d’une insécurité alimentaire plus accrue.

Le projet « Promouvoir une intensification agroécologique de l’agriculture pour favoriser la résilience des exploitations dans le Sahel », dont l’acronyme anglais est Forestering an Agroecological Intensification to improve farmers Resilience in Sahel, FAIR sous le programme DeSIRA est une aubaine.

Et ce n’est pas le Dr Maminata Traoré/Coulibaly qui dira le contraire. « Ce projet vient à point nommé, au moment où l’insécurité alimentaire et nutritionnelle concerne une grande partie de la population sahélienne dans un contexte marqué par les changements climatiques, la crise sécuritaire et la pandémie de la maladie à Corona Virus », a-t-elle souligné.

 

Le Dr Maminata Traoré/Coulibaly a lancé officiellement le projet au nom du Pr Alkassoum Maïga

5 ans pour favoriser la résilience des exploitations dans le Sahel

FAIR vise à développer avec une forte implication des bénéficiaires, des innovations techniques pour améliorer durablement les performances des systèmes de production des producteurs des zones d’intervention, tout en améliorant leurs conditions de vie et sur les milieux ruraux dans leur ensemble. Il est conjointement exécuté au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal  pour une durée 5 ans, de 2020 à 2024.

Pour ce qui est du Burkina Faso, la mise en œuvre du projet implique outre la recherche agricole que sont l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), les Universités et le CIRDES, des partenaires de développement que tels que l’Union Nationale des Producteurs de Coton (UNPC-B), le Groupe de Recherche-Action pour l’Auto-promotion des Populations rurales (GRAAP), l’Association Minim Song Panga (AMSP) et l’ONG DIOBAS. Ses zones d’intervention sont les communes de Béréba (village de Béréba) et de Léna (village de Wolsama) en zone cotonnière et dans les communes de Nagréongo (village de Nagréongo), d’Arbollé (village d’Arbollé) et de Korsimoro (village de Korsimoro) en zone des céréales sèches et légumineuses.

Il est coordonné au plan national par le Dr Souleymane Ouédraogo de l’INERA.