Promotion des valeurs démocratiques : le CGD anime une conférence publique Bobo

Le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) a animé une conférence publique dans la soirée du samedi 30 octobre 2021 à la maison de Culture Anselme Titiama Sanou de Bobo-Dioulasso. Le thème de cette conférence : « la promotion des valeurs démocratiques en vue de la promotion de la stabilité institutionnelle et de la cohésion sociale au Burkina Faso » touchait du doigt les valeurs démocratiques à promouvoir pour un Burkina Faso stable et prospère. Elle a regroupé de nombreuses personnes majoritairement des jeunes étudiants.

Animée par l’historien Doti Bruno Sanou et le constitutionnaliste Abdoul Karim Sango, cette conférence avait pour objectif, aux dires des conférenciers d’inculquer à la jeunesse, l’idée de la nécessité d’une réforme institutionnelle pour une démocratie adaptée au Burkina Faso et à l’Afrique en général. « L’Afrique a la matière dans ses valeurs culturelles locale. Il s’agit de s’inspirer des valeurs locales », a dit le Pr Doti Bruno Sanou. Pour lui, le fonctionnement des institutions sur lesquelles repose la démocratie en Afrique sont influencées par la colonisation donc par la culture occidentale. C’est pourquoi, il estime qu’il faut avoir le courage de faire de profondes réformes institutionnelles si on veut obtenir un modèle démocratique adapté à nos contextes socioculturels. Quel que soit le mode de gouvernance de nos pays, ils ne pourront pas se développer s’ils n’ont pas connaissance des valeurs fondamentales de leurs peuples.

Quant auDr Abdoul Karim Sango, « la démocratie africaine est en panne ».  Selon lui, la démocratie n’est pas adaptée aux réalités des peuples de la plupart des pays africains où ce mode de gouvernance est en œuvre et le Burkina Faso ne fait pas l’exception.  Sa position sur le sujet est claire. Le fonctionnement de certaines institutions dans notre pays n’est pas des plus reluisantes. « J’ai souvent honte du fonctionnement de certaines institutions de mon pays qui ne répondent à aucune de nos réalités sociales et culturelles. Dans certains pays comme le Ghana, le Cap Vert, Îles Maurices …personne ne peut rêver d’un coup d’État car on y trouve des institutions fortes », a dit le Dr Sango avant de marteler que ces institutions ne sont fortes que parce qu’elles se fondent sur les réalités socioculturelles de leurs peuples.

Une vue partielle des participants à la conférence publique

Des propositions pour redorer la démocratie au Burkina Faso

Le constitutionnaliste, le Dr Abdoul Karim Sango n’a pas seulement dénoncé à cette conférence. Il a aussi fait des propositions à même de pouvoir changer la situation démocratique dans notre pays. Il s’agit entre autres, de ne pas mêler la chefferie traditionnelle à la politique. Pour lui, la création d’un haut conseil de la chefferie traditionnelle pourrait remplacer certaines institutions comme le « médiateur du Faso ». De plus, le Dr Sango pense qu’il faille dépolitiser la fonction publique, l’armée ainsi que les nominations dans l’administration publique, en mettant les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Il estime qu’en suivant ces conduites, dans notre pays, le pari de la paix sociale et du développement sera gagné de moitié. C’est fort de cela, qu’il a invité la jeunesse à être des ambassadeurs de toutes ces valeurs qu’il prône, afin de donner un jour la chance au pays des hommes intègres d’avoir ses institutions fortes pour un développement durable.

Mohamed Isaac