«Diffusion de formulations hydro-alcooliques de substances végétales contre les mouches de fruits du manguier au Burkina Faso », C’est ce projet qui a été lancé le jeudi 14 octobre 2021 au laboratoire Ex PV de la Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest (DRREA-O). C’était sous la présidence du Directeur Régional, Mr Vincent Dao, représenté par le Coordonnateur du Centre National de Spécialisation en Fruits et Légumes (CNS-FL), le Dr Vianney Tarpaga.
Cet atelier avait pour but de présenter le projet AAP7-0130 du FONRID et le PTBA 2021 aux participants ainsi que d’échanger avec les partenaires sur les activités du projet.

En effet, la filière mangue génère environ 15 milliards de FCFA par an au Burkina Faso. Selon les données de 2018 de l’Association Interprofessionnelle Mangue du Burkina la production annuelle était estimée à 197.000 tonnes. Un chiffre très encourageant, qui malheureusement prend un coup avec les attaques des mouches de fruits qui entrainent une baisse de production de 15%. Les mouches responsables de ces dommages sont Ceratitis cosyra et Bactrocera dorsalis. Ils jouent sur la sécurité alimentaire en Afrique, en Asie, au Pacifique et dans certaines parties de l’Amérique du Sud (Schutze et al., 2014). Elles peuvent occasionner des pertes allant de 50 à 85% si aucun contrôle phytosanitaire approprié n’est mis en place (Cisse, 2019). Comme l’a dit le Dr Vianney Tarpaga, « aujourd’hui il y a péril en la demeure sur cette filière à cause de cette contrainte mouche des fruits ».
Le risque d’extermination de la filière mangues est si grand que plusieurs méthodes de lutte ont été mises en place. Elles vont de la lutte prophylactique à l’utilisation d’appâts protéiques chimique, en passant par la lutte biologique, la technique de l’insecte stérile, le piégeage de masse, etc. (Bokonon-Ganta et al., 2007).
Malheureusement, force est de reconnaître que la plupart de ces méthodes ont leur limites. Dans certains cas, comme la lutte chimique, l’utilisation abusive entraine des résistances des mouches de fruits et les résidus de pesticides occasionnant des intoxications alimentaires ainsi que la pollution de l’environnement. Dans d’autres cas, les producteurs se retrouvent coincés par les prix relativement élevés des produits de lutte de bonne qualité sur les marchés locaux.
Une impasse sur laquelle la recherche s’est penchée !
C’est la recherche d’une alternative de lutte efficace, plus respectueuse de l’environnement répondant aux exigences du marché qui a emmené la recherche à développer des initiatives sur l’utilisation des extraits de substances végétales. Ces extraits semblent être la solution en raison de leur disponibilité, de leur biodégradabilité préservant ainsi l’environnement et la santé humaine.
C’est ainsi que, dans son 7ème appel à projet, le Fond National de la Recherche et de l’Innovation pour le Développement (FONRID), a accordé un financement pour la mise en œuvre du projet “Diffusion de formulations hydro-alcooliques de substances végétales contre les mouches de fruits du manguier au Burkina Faso”.
Il a pour objectif de vulgariser des bio-insecticides (formulations hydro-alcooliques de C. annuum et S. hispidus) afin de réduire les infestations des insectes ravageurs (mouches de fruits) et augmenter le rendement du manguier. « Il contribuera efficacement à améliorer le niveau de contrôle de ce ravageur et permettre aux acteurs de tirer un meilleur profit de leur activité au quotidien », aux dires du coordonnateur du CNS-FL.

Dans sa mise en œuvre, plusieurs activités seront menées notamment la formulation des bio-insecticides efficaces contre B. dorsalis et C. cosyra, l’application des bio- insecticides sur les parcelles de mangue après apparition de B. dorsalis et C. cosyra et tous les 7 jours, l’évaluation de l’efficacité et de la rentabilité économique des bio-insecticides ainsi que la diffusions et la valorisation des résultats. À noter que toutes ces activités se mèneront de manière participative avec les agents de l’agriculture, l’Association Interprofessionnelle Mangue du Burkina (APROMAB), l’Union Nationale des Sociétés Coopératives des Producteurs de Mangue du Burkina (UNPMB) et les producteurs individuels.
Coordonné par le Dr Rabieta Semdé de l’Institut de l’Environnement et de Recherche Agricoles (INERA), le projet a pour partenaires (UNPMB), le Ministère de l’Agriculture à travers la Direction de la Vulgarisation, Recherche Diffusion (DVRD), l’APROMAB.
Flavie