Le mercredi 06 octobre 2021 dernier, est intervenu le lancement officiel du projet FONRID-Mouches des fruits, intitulé « Gestion agro écologique et participative des mouches des fruits de la mangue dans les principales zones de production au Burkina Faso ». C’était au sein de la salle de réunion de l’ex PV, sous la présidence du Directeur Régional de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest (DRREA-O), M. Vincent DAO.

Avec pour objectif de présenter le projet et échanger avec les partenaires sur l’exécution des activités, cet atelier a regroupé une trentaine de participants, composés de chercheurs, de protecteurs des végétaux, de producteurs individuels et membres de l’Union Nationale des Producteurs de Mangues.
Après la cérémonie d’ouverture, pendant laquelle le Directeur Régional a tenu à féliciter l’équipe des chercheurs et des partenaires qui ont bataillé pour obtenir le financement, l’assistance s’est déportée, l’occasion faisant le larron, sur pépinière de Basilic, pour une visite guidée d’avoir un aperçu sur la nouvelle méthode de lutte contre les mouches des fruits. Un exercice qui a permis aux participants de mieux s’informer sur les tenants et aboutissants du de la lutte avec les extraits de cette plante.
Au Burkina Faso, la production fruitière est dominée par la mangue, avec 58% des superficies de vergers et 56% de la production fruitière nationale. Même si l’activité de production occupe environ 15.000 producteurs, force est de reconnaître que depuis un certain temps, la production est fortement pénalisée par la présence de ravageurs des cultures parmi lesquels il y a les mouches des fruits.
La filière mangue est confrontée aux attaques des mouches des fruits compromettant ainsi la sécurité alimentaire et nutritionnelle et le revenu des communautés rurales.
Les dégâts varient entre 0% en début de saison de la mangue et peuvent atteindre 100% en fin de saison chez les cultivars tardifs tels que les Brooks et les Keitt (Ouédraogo, 2011, Zida et al. 2020).
Plusieurs méthodes de lutte ont été développées par la recherche parmi lesquelles on peut citer les produits de traitements (GF120, timaye, Invader lure et M3), les attractifs sexuels (ME, TA, Cue et TM) utilisés pour le piégeage des mouches et la sanitation. Malheureusement, les dommages infligés par ces ravageurs demeurent toujours importants, occasionnant des interceptions lors des exportations. Cela s’explique par la mauvaise gestion sanitaire des vergers ainsi que par le fait que ces méthodes ne sont pas économiquement accessibles à tous les producteurs. En effet, pour que la lutte contre les mouches des fruits soit le plus efficace possible, il faut que l’ensemble des producteurs d’un bassin de production appliquent simultanément les méthodes de lutte (Deguine et al. 2015).
Quelle alternative pour soulager les producteurs de mangue ?
L’urgence dans cette histoire c’est de développer des technologies de lutte plus accessibles aux producteurs, selon le Dr Issiaka Zida.
Le projet « Gestion agro écologique et participative des mouches des fruits de la mangue dans les principales zones de production au Burkina Faso » est une aubaine pour les producteurs de mangues. Oximum Basilicum est la plante qui sera utilisée comme attractif dans le piégeage des mouches des fruits de la mangue dont les plus important sont Bactrocera Dorsalis et Ceratitis Cosyra.

Le projet a pour objectif global de « contribuer à l’amélioration de la production de la mangue en vue de préserver la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et d’améliorer les revenus des acteurs de la filière mangue au Burkina Faso ». Pour l’atteinte de cet objectif, trois activités sont prévues. Il s’agit de l’identification d’un extrait efficace du basilic pour le piégeage des mouches des fruits ; l’expérimentation de la lutte intégrée contre les mouches des fruits à travers le piégeage de masse, la lutte biologique et le renforcement des capacités des acteurs à travers des séances de formation.
Financé par le Fond National de la Recherche et de l’Innovation pour le Développement (FONRID) à hauteur de 29 913 000 FCFA, le projet est prévu pour durer 03 ans. Il est coordonné par le Dr Issiaka Zida de l’Institut de l’Environnement et de Recherche Agricole (INERA), avec pour partenaires, la Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement (DPVC), l’Union Nationale des Producteurs de Mangues (UNPM). Les provinces du Houet, du Kenedougou et de la Comoé sont les principales zones concernées par le projet.
