La Formation BMS, un préalable pour la numérisation des données en sélection variétale

Les données pour un sélectionneur, sont l’ensemble des informations collectées, produites et utilisées par ce dernier dans le processus de sélection des variétés. Dans un monde de plus en plus informatisé et globalisé, avec des équipes de recherche de plus en plus internationales, la gestion et l’ouverture des données de la recherche au plus grand nombre, est une préoccupation qui a pris de l’ampleur depuis les années 2010. Les données de la recherche ont un intérêt crucial. Elles ont valeur de preuves scientifiques pour la validation des résultats, de pièces justificatives des sommes engagées vis-à-vis des bailleurs, et de preuves d’antériorité pour les inventions protégées par des brevets.
Malheureusement, force est souvent de constater que les données collectées par certains chercheurs sont inexploitables. Cela s’explique par la non maîtrise des meilleures techniques de collecte. C’est conscient de cet état de fait, que, dans le cadre du projet « Renforcement des réseaux et des capacités institutionnelles en Amélioration des plantes pour le développement de cultures résilientes répondant aux besoins des paysans d’Afrique de l’Ouest », ABEE, une formation a été initiée au profit des sélectionneurs impliqués dans sa mise en œuvre.
En effet, une mission conduite par l’équipe de l’IBP en Afrique de l’Ouest et du Centre se chargera, cinq jours durant, de renforcer leurs capacités sur l’utilisation du Breeding Management System (BMS), dans sa version 17 et aussi de générer les cahiers de champs pour les cycles de culture à venir pour la campagne 2021. Ce sont principalement une trentaine de sélectionneurs sorgho, niébé, fonio, mil et arachide, les principales cultures ciblées par le projet.
« Une initiative qui vient à point nommé », selon le chef de Service Scientifique et Technique du Centre de Recherches Environnementales, Agricoles et de formation (CREAF) de Kamboinsin, Mr Hamadou Zongo, qui a tenu à remercier l’ensemble des parties prenantes du projet pour leur participation.

Cette formation a été possible grâce à un projet régional (Burkina Faso, Niger et Sénégal) mené par le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) avec l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) et le Centre du Riz pour l’Afrique (AfricaRice). Elle est mise œuvre pour le compte de l’Integrated Breeding Platform (AR/IBP) sous le financement de l’Union Européenne. et permettra de mener des activités spécifiques de gestion des données auprès des différents programmes de sélection des pays et cultures cibles en vue de numériser les différentes opérations de sélection.
Pour mémoire, l’objectif du projet ABEE est de mettre en œuvre une approche mieux coordonnée en sélection variétale, tant au niveau régional que national, en plaçant des sélectionneurs provenant de trois pays (Burkina Faso, Niger et Sénégal) au cœur de l’action pour améliorer et moderniser leurs pratiques de sélection et mieux identifier les demandes du marché, avec le support d’acteurs chevronnés dans le domaine de la recherche pour le développement que sont le CIRAD, AR/IBP et le CERAAS.
En se basant sur le principe de durabilité, ABEE aura une composante de formation très importante tant au niveau des professionnels engagés dans le projet qu’au niveau des étudiants, et fournira de l’expertise, des outils et des technologies aux sélectionneurs de cinq cultures cibles. Dans ce sens, l’équipe de l’IBP en Afrique de l’Ouest et du Centre, qui possède une expertise considérable en transfert de technologies et en déploiement de solutions logicielles auprès d’institutions en Afrique se charge de numériser les programmes de sélection, de renforcer les capacités en pratiques de sélection, et de mettre en place des pratiques de gestion de la connaissance.