Fruits et légumes : des entrepreneurs agricoles mieux aguerris dans la transformation/conservation

Une vingtaine d’entrepreneurs agricoles de la sous-région étaient en séance de formation sur les techniques de transformation et de conservation des fruits et légumes. C’était du 5 au 10 décembre 2022 à Ouagadougou, dans le cadre des activités du Centre National de Spécialisation en Fruits et Légumes, CNS-FL.

La session de formation qui avait pour objectif d’améliorer la capacité de transformation des fruits et légumes en vue de réduire les pertes post-récoltes et améliorer les revenus des femmes et des jeunes par la diversification de l’offre en fruits et légumes transformés, était placée sous la présidence du Dr Emmanuel Nanéma, Délégué Général du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST). Justifiant la tenue de cette activité, ce dernier a souligné que le domaine des fruits et légumes fait face à d’énormes pertes posts-récoltes. C’est en connaissance de cette donne, que la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), sous le leadership du Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF), a décidé d’organiser cette session de formation. C’est la deuxième, après celle organisée en 2018, qui avait concerné une trentaine de participants venus de 8 pays de l’espace CEDEAO, toujours sous la houlette du Centre National de Spécialisation en Fruits et Légumes.

Pour la présente session, les participants, composés pour la plupart de femmes et de jeunes dont l’âge maximum est de 35 ans, sont venus du Benin, du Burkina Faso, du Ghana, du Niger, du Sénégal et du Togo.  Ces apprenants de circonstance sont soit, des promoteurs d’unités de transformation soit des personnes qui ont un projet dans le domaine de la transformation des fruits et légumes.

Une formation venue pour assouvir un besoin…

En effet, dans le milieu agricole, les pertes-post récoltes sont récurrent dans le domaine agricole et les filières mangue, oignon et tomate ne sont pas en reste. Pourtant, les filières horticoles sont occupent une part importante de l’économie des pays d’Afrique de l’Ouest. Au Burkina Faso, elle engendre près de 400 000 emplois, dont 100 000 occupés par les femmes sur une population active totale d’environ six millions d’individus. Il est de même dans les pays de la sous-région. Le secteur des fruits et légumes est apparu déjà depuis les années 1990 dans les analyses comme une source de croissance agricole importante et de réduction de la pauvreté.

Il contribuerait à améliorer nettement les conditions de vie des populations, si les pertes étaient maîtrisées. Parallèlement, dans sa marche vers son érection en Centre Régional d’Excellence (CRE), le CNS-FL a pour mission de trouver des solutions aux principales contraintes qui entravent le développement des filières horticoles, contribuer à l’augmentation de la productivité de ces chaines de valeur et renforcer la conformité des priorités nationales sur les fruits et légumes avec les priorités régionales.

C’est ainsi, qu’avec l’accompagnement du Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), il a organisé cette session afin de renforcer les capacités des participants pour une meilleure protection des fruits et légumes, principalement la mangue, l’oignon et la tomate, à travers les bonnes pratiques d’hygiène de transformation et de conservation.

Des modules en lien avec les besoins du moment…

Pour que ces jeunes entrepreneurs agricoles, œuvrant dans la transformation des fruits et légumes puisse repartir mieux aguerris dans le domaine qui est le leur, une batterie de leçon a été égrenée par les formateurs de l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologiques (IRSAT). C’est ainsi que désormais, les normes et spécifications techniques dans ces filières ne seront plus un secret pour eux. Aussi, en plus des diagrammes technologiques des produits dérivés, les technologies de transformation/conservation de ces produits, avec en toile de fond, les bonnes techniques d’emballage, leur ont été enseigné. Pour que ces apprenants puissent, dans leur travail quotidien, veiller au bien-être et à la bonne santé des consommateurs, un accent a été mis sur les bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication. Mais les chercheurs du Département de Technologie Alimentaire (DTA) ne se limitent pas là. Le Dr Hagrétou Savadogo/Linganiet ses collègues se sont entretenus avec les participants sur le marketing afin que ces derniers puissent aisément vendre les produits transformés.

Pour joindre l’utile à l’agréable, des séances pratiques se sont déroulées dans les locaux de l’IRSAT, avec des démonstrations de production en atelier ainsi que les bonnes pratiques d’hygiène, d’entreposage et de fabrication.

Rappel du contexte…

Composante n°2 du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) Burkina Faso, le CNS-FL est l’un des neufs (09) centres établis dans la sous-région. Né de la volonté de la CEDEAO de se doter d’Institutions de recherche spécialisées sur les cultures prioritaires de sa politique agricole régionale (ECOWAP), il est spécialisé dans les fruits et légumes, notamment la mangue, l’oignon et la tomate. Aujourd’hui érigé en département de recherche, le CNS-FL, c’est un background d’une vingtaine de technologies générées, avec un accroissement de productivité d’au moins 15%, pendant la mise en œuvre du PPAAO. A travers diverses activités comme les formations, les démonstrations, les voyages d’études, etc., le centre a touché plus de 78 000 producteurs qui sont les bénéficiaires directs, par les technologies générées.

Cependant, l’arbre ne devant pas cacher la forêt, les insuffisances relevées à l’évaluation des résultats ont fait état d’une faible ouverture des sessions de formations aux autres pays de l’espace CEDEAO mais aussi d’un faible ciblage du genre. Pourtant, le potentiel d’auto emploi et de création d’emplois dans les chaines de valeur agricoles des jeunes et des femmes n’est plus à démontrer. C’est pour pallier à ces insuffisances, que le CNS-FL a organisé en 2018, la première session de formation. C’est l’intérêt suscité par cette dernière qui a conduit à l’organisation de la présente session.

Quelques participants nous donnent leurs avis sur la formation…