Contraintes agricoles : Des plateformes d’innovations pour mieux les affronter

Sous la présidence du Directeur Régional de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le Dr Jacob Sanou, et la présence effective du Haut-Commissaire de la Comoé, Mme Sorgo/Aminata Gouba, les membres des Plateformes d’Innovation du projet TARSPRo ont été installé le mercredi 15 juin 2022. Au nombre de 4, les plateformes concernées sont le Bétail Viande, la Patate Douce à Chaire Orange (PDCO), le Manioc et la Mangue.

Le présidium de la cérémonie de clôture

Avec pour objectif d’accélérer une adoption de masse des technologies et innovations à même de transformer l’agriculture des zones d’intervention du programme de mise à l’échelle des Technologies et Innovations Agricoles pour l’Accroissement de la résilience des Systèmes de Production et des Exploitations Familiales en Afrique de l’Ouest et du Centre (TARSPro), la mise en place de ces plateformes d’innovation est une solution pérenne pour le développement de l’agriculture.

En effet, le constat est que dans notre système d’agriculture, les acteurs n’agissent pas en collégialité. Chaque composante reste dans son coin et traite les contraintes qui se présentent à lui. Cette situation, où chacun reste en vase clos, entraine un accroissement de ces contraintes. Pourtant, si tout le monde sortait de sa zone de confort, les différentes contraintes seraient traitées par toute la chaine de valeur, ensemble et dans la solidarité. Cela pourrait être un début de solution puisse que chacune des composantes pourra partager ses expériences avec les autres.

C’est pour permettre à ces acteurs de se réunir pour faire ensemble face à ces contraintes, que le développement de l’outil Plateforme d’Innovation trouve son importance. Les 4 plateformes concernent les chaines de valeurs ciblées dans les zones d’intervention du projet, notamment le Bétail Viande, la Patate Douce à Chaire Orange (PDCO), la Mangue et le Manioc.

Selon le formateur, Mr Nicodème Pikbougoum, du cabinet du Groupe de Recherche et d’Action pour le Développement (GRAD), il y a eu en amont, une phase de formation des facilitateurs de changement. Ces derniers avaient pour mission d’accompagner les acteurs directs à solutionner les différentes contraintes qu’ils ont eux-mêmes identifiées.  « Après cette formation, nous avons eu deux sessions de coaching au cours desquelles on a pu élargir le nombre de participants et élire les membres du bureau de chaque PI », a-t-il ajouté avant de terminer en disant que : « Les facilitateurs formés devraient au bout de la chaine, identifier des champions qui prendront le relais et qui seront les acteurs directs pour faciliter le fonctionnement de ces PI ».

Mr Nicodème Pikbougoum, formateur, consultant chez GRAD

C’est connu, les nouvelles techniques de développement ne sont maîtrisées que si les capacités des acteurs concernés sont renforcées.  Selon le président de la cérémonie, le Dr Jacob Sanou,  pour s’attaquer aux défis de la production et de la transformation, les acteurs se doivent d’être formés. C’est pourquoi, Il a invité les différents élus à être responsables, à prendre des décisions qui vont bonifier leurs activités et surtout à songer aux consommateurs et à rendre pérennes leurs activités pour continuer à solutionner les problèmes.

Pour le Haut-Commissaire de la Comoé, Mme Sorgo/Aminata Gouba, le rassemblement doit être le leitmotiv de tous les acteurs. Elle les a, pour l’occasion invité à mettre ensemble leurs compétences, leurs connaissances et leurs techniques afin de pouvoir contourner les défis qui se présentent à eux. 

Quelle sera la suite du processus ?

Après la présentation et la signature de leur contrat d’équipe, les membres des différentes plateformes d’innovation ont été installés par les officiels de la cérémonie.

Place désormais aux activités de toutes les PI sur le terrain. Et les présidents sont conscients de la lourde tâche qui les attend. Le président de la PI manioc, Mr Gérard Sanou sait que les choses ne bougeront que si tous les acteurs mettent la main dans la patte. Leur credo, « Valoriser le manioc pour un développement durable Au Burkina Faso ». « Pour cela, nous nous sommes fixés pour objectif d’accroître la production annuelle de 50.000 à 150.000 tonnes de manioc frais d’ici à 2025 », selon ses propos.

Mr Gérard Sanou, président de la PI manioc

En effet, la filière manioc fait face à de nombreuses contraintes parmi lesquelles on a, l’insuffisance de manioc frais pour la transformation, l’indisponibilité des variétés recherchées, le faible rendement et de superficies emblavées, la faible maitrise de l’itinéraire technique de production, l’accès difficile au financement, les pertes de production à cause de la divagation des animaux, l’inadaptabilité et l’inaccessibilité des équipements de transformation, etc. C’est autant de contraintes qui se posent également dans les autres chaines de valeur.

Dr Vianney Tarpaga, Point focal de TARSPRo au Burkina

Heureusement, que la recherche sera aux côtés de ces PI pour la suite du processus. Les stations de recherches disposent déjà de technologies qui sont méconnues du public. Elles ouvriront leurs portes pour que les PI puissent venir s’abreuver selon ce qu’a laissé comprendre le point focal de TARSPRo Burkina, le Dr Vianney Tarpaga. « La recherche va mettre en démonstration les technologies en lien avec leurs chaines de valeurs, à travers les parcs de technologies et d’innovations. Ils pourront venir les voir, afin d’en tirer ce qui pourra les aider à lever leurs contraintes », a dit le point focal.

En rappel, le programme TARSPro, financé par la Coopération Suisse, est placé sous la houlette du Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF).