BI NABIE, le parcours musical d’un agent atypique de l’État !
Né le 31/12/1975 à Kabourou dans la province des Balé, BI NEBIE, de son vrai nom Bi-Yèkè Nabié, est le benjamin d’une famille de quatre enfants. Descendant de Dozos, il s’intéressa au « tianhoun » un instrument de musique adulé par son père. Mais ce dernier, également agriculteur, le voulait plutôt au champ car, disait-t-il, « l’honneur du Bobo se mesurait aussi par l’étendue de son champ ».
A contrario, la musique laisse peu de temps au passionné, qui ne peut se consacrer entièrement aux travaux champêtres. Mais, ne dit-on pas : « chassez le naturel, il revient au galop » ?
Devenu plus tard agent des douanes, BI NABIE est rattrapé par son rêve d’enfance puisqu’il recommence à s’intéresser à la musique. Affecté à Pô, il commence son initiation à la guitare et à l’orgue, dès octobre 1997. En 2002, il est admis à l’Ecole Nationale des Douanes pour le cycle de Contrôleur des Douanes. Parallèlement à son école, il entame une formation de deux ans à l’Institut de Formation Artistique et Culturelle (INAFAC) de Ouagadougou (option guitare).
Il se forme durant deux ans à l’Institut de formation artistique de Ouagadougou en option guitare. Ses différentes affectations en tant que douanier lui permettront de découvrir d’autres peuples et d’acquérir une grande expérience en matière de musique burkinabè et de se forger une identité culturelle propre.
Il compte dans sa carrière plusieurs collaborations avec des troupes et vedettes de la musique burkinabè. Mais ce n’est qu’en 2004 que son talent est révélé à Niangoloko avec l’orchestre de la Cité du paysan noir, Banfora, ou il crée une association et un groupe musical du nom de Sira-Ba. C’est également ici qu’il a créé l’association « Sira-Ba », et le groupe musical du même nom. Il prend part aux éliminatoires de la Semaine Nationale de la Culture (SNC) 2008. BI NABIE joue plusieurs instruments dont la guitare, le n’goni, l’orgue, le djembé et le balafon et compte à son actif quatre albums.
UN INSPECTEUR DIVISIONNAIRE DES DOUANES AUX MULTIPLES TALENTS MUSICAUX !

Son métier de douanier n’affecte en rien sa passion pour la musique. La guitare, le n’goni, l’orgue, le djembe, le balafon sont les instruments de prédilection de Bi Nabié. Il évolue dans la musique moderne d’inspiration traditionnelle. Ce qui lui a valu la sortie de son premier album baptisé « Amour », courant mai 2010. Cet album de 8 titres chantés en Bwamou, Français, Dioula et Mooré est le couronnement de son long et riche parcours musical et professionnel.
Enregistré et arrangé par Zackaria Mamboué du studio Najoth et Sam Etienne Zongo du studio Kibaré à Ouagadougou, ce premier bébé se voulait d’attirer l’attention sur le fait que Dieu est Amour, qu’il a créé le Monde par Amour. Les hommes, créés à son image, ont donc l’obligation de se donner de l’Amour, surtout dans un pays où la morale agonise depuis des décennies.
Un peu plus de deux ans plus tard, précisément fin octobre 2012, sort un maxi de deux titres baptisé « Le changement« . Enregistré et arrangé par Serge Bambara dit Smokey du studio Abazon, ce maxi marquait son engagement militant du moment. Chanté en Français, Bwamu, Gurunsi et Gulmacema. Il est inspiré de la musique authentique Bwaba et dominée par le balafon.
Le 27 août 2015, le musicien-douanier sort sa troisième œuvre intitulée « Baobo ». A travers cette sortie discographique, il dépeint la perte de l’autorité de l’État, l’injustice vis-à-vis de la Douane dans la quasi-totalité des États du monde. « Les douaniers risquent leurs vies tous les jours » dit-il dans la le titre « Les Douaniers » qui est en fait un hommage aux douaniers disparus. Les titres, « Baobo » et « Les Douaniers » ont été entièrement enregistrés en live au « Studio Seydoni Production SA » avec l’orchestre « La dernière Trompette », sous la direction de l’ingénieur de son Cyril Cernicchiaro. Les titres « Kulubio » et « Yaro na se miê » ont été enregistrés en semi-live au studio « La Bonne Nouvelle » chez Prince Edouard Ouédraogo, un baobab de la musique burkinabè.
Les problématiques développés dans l’album sont « le travail », « la corruption », « le civisme », « la solidarité ». Chanté en Français, Mooré et Bwamou, l’artiste utilise différents instruments tels que le balafon, le bendré, le lounga, le n’goni.
Même si tous les trois albums sont une auto production, BI NABIE a pu bénéficié du soutien sans faille de sa hiérarchie.
En terme de perspective, BI NABIE ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il continue de bosser et aujourd’hui, il va nous présenter le résultat de ses nuits blanches, de ses innombrables voyages incompréhensibles aux yeux de madame, et surtout insupportables pour ses enfants.
Son dernier album est dénommé « Naa di ka b’a yi soho » en langue nationale Bwamou. Il signifie littéralement : « il faut prendre sa douche avant de passer à table » et comporte dix titres. Enregistré avec des professionnels aguerris, des virtuoses inégalables du balafon comme Boloba NABIE et Zoumouyai BOGNINI, sous l’expertise de quatre des meilleurs arrangeurs du moment au Burkina Faso, dans quatre studios de Ouagadougou.
Pour sa réalisation, Bi Nabié a créé une structure de production dénommée Production Agricole, Artistique et Culturelle (PAC-NABIE SARL), comme quoi, il n’a pas dérogé à la règle que voulait lui imposer son père : être agriculteur !
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Dans cet album chanté en Bwamou, Français, Mooré et Dioula et Gourounsi, l’artiste traite comme à son habitude, de la problématique du travail. Pour sa réalisation, Bi Nabié a créé une structure de production dénommée Production Agricole, Artistique et Culturelle (PAC-NABIE SARL).