3ème réunion annuelle du projet CaSSECS : les acteurs en conclave au Niger

L’atelier annuelle du projet Séquestration de carbone et émission de gaz à effet de serre dans les écosystèmes (agro) sylvopastoraux des états Sahéliens du CILSS, CaSSECS s’est ouvert le mardi 21 février 2023, à Niamey au Niger. Placée sous la présidence du Directeur Général P/i du Centre Régional AGRHYMET, le Pr Sanoussi Atta, la cérémonie d’ouverture qui a regroupé une soixantaine de personne s’est passée dans la salle de conférence de ce centre.

Faire le point détaillé sur l’état d’avancement des activités, organiser le parcours restant et tenir la 3ème session du comité scientifique, c’est l’objectif visé par l’organisation de cette réunion annuelle. Cette rencontre est la troisième du genre, après celle du Sénégal en 2021 et du Burkina Faso en 2022. Pour le Pr Sanoussi Atta, le projet CaSSECS est mis en œuvre dans un contexte où le pays peine encore à rendre compte de manière correcte sur l’impact réel de l’élevage sahélien sur le changement climatique. « Le CILSS à travers son mandat, travaille depuis près de 5 décennies à renforcer la résilience des communautés et des écosystèmes à travers une approche transversale qui embrasse l’ensemble des thématiques du changement climatique, depuis les sciences du climat jusqu’à la fourniture des services climatique, en passant par les études d’impact et de vulnérabilité, … », a-t-il souligné. Le projet cadre donc parfaitement avec l’action du CILSS dans le domaine du climat.

Résilier élevage et changement climatique

Les ruminants sont considérés à tort ou à raison comme étant de grands pollueurs. Pourtant l’élevage sahélien participe beaucoup plus à la séquestration de carbone qu’à l’émission de gaz à effet de serre, aux dires du coordonnateur du projet CASSECS, le Dr El Hadji Traoré. « Il y a des éléments qu’il faille étudier pour mieux comprendre et c’est à nous les chercheurs de nous pencher sur la question », a-t-il fait comprendre. Faire le bilan carbone des systèmes d’élevage agro pastoraux à travers l’élaboration de politiques d’élevage adaptées au Sahel est un pas vers l’adaptation des écosystèmes. « Nous n’avons pas les moyens pour arrêter le changement climatique, mais nous avons les moyens et les connaissances pour nous adapter, être résilients et présents même si les choses changent », foi du Dr El Hadji Traoré.

Brièvement, le CaSSECS !

Le projet CaSSECS vise l’évaluation du bilan carbone des écosystèmes agrosylvopastoraux sahéliens afin de mieux quantifier leurs impacts sur le changement climatique. Il est mis en œuvre à travers 5 composantes, notamment, la production de données de références, l’amélioration du dispositif de bilan à l’échelle nationale, la co-conception et diffusion d’option d’atténuation, la formations et le renforcement de compétences, la coordination, dissémination, communication et suivi-évaluation. Il intervient principalement dans les trois pays du CILSS que sont, le Burkina Faso, le Niger et le Sénégal, avec des interventions axées sur la formation au Mali, en Mauritanie et au Tchad.

Pour la composante « formations et renforcement des compétences », dix étudiants préparent leurs doctorats dans le cadre du projet et cette réunion annuelle est aussi une occasion pour eux de se frotter au milieu.  « C’est une opportunité pour nous, de nous faire connaître et de rencontrer des spécialistes et experts du domaine, présents dans le projet. Elle nous permettra également d’intégrer un réseau de chercheurs existants, dont nous faisons partie mais pour lequel nous ne sommes pas encore connus », selon Ange N’Goran, doctorante de la Côte-d’Ivoire, basée au Sénégal.

Un consortium de partenaires pour la mise en œuvre du projet

CaSSECS  est un projet de recherche-action en partenariat, financé à hauteur de 5,5 millions d’Euro par l’Union Européenne dans le cadre de l’initiative DESIRA pour une durée de quatre ans (2020-2023). Compte tenu du retard accusé, lié à la COVID19, prolongation a été sollicité jusqu’en 2024.

Pour sa mise en œuvre, il peut compter sur un consortium  de  dix -huit  partenaires. Il s’agit du demandeur  principal, l’Institut  Sénégalais  de  Recherches  Agricoles  (ISRA),  de neuf  codemandeurs, le  Centre  de  Coopération  Internationale  en  Recherche  Agronomique  pour  le  Développement (CIRAD),  le  Centre  de  Suivi  Écologique  (CSE),  l’Université  Cheikh  Anta  Diop  de  Dakar  (UCAD),  le Centre Régional AGRHYMET, le Centre International de Recherche-Développement sur l’Élevage en zone Subhumide (CIRDES), l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), l’Institut de  Recherche  pour  le  Développement  (IRD),  l’Université  de  Copenhague  (UCPH),  l’Université Catholique  de  Louvain  (UCL)  et  huit  associés  que  sont  respectivement  la  Direction  de  l’Élevage  du Ministère de l’Élevage et des Productions Animales du Sénégal,  l’Association pour la Promotion de l’Élevage  au  Sahel  et  en  Savane  (APESS),  l’Institut  National  de  Recherche  pour  l’Agriculture, l’Alimentation  et  l’Environnement  (INRAE),  l’Organisation  des  Nations  unies  pour  l’alimentation  et l’agriculture  (FAO),  le  Réseau  de Communication  sur  le  Pastoralisme  Antenne  de  l’Ouest  (RECOPA-Ouest),  l’Université  Toulouse  III  –  Paul  Sabatier,  le  Centre  National  de  la  Recherche  Scientifique (CNRS) et le Département de géographie physique et de science des écosystèmes de l’Université de Lund.

Flavie